17/02/2024

En octobre, un garçon de 11 ans a été exclu de son collège de Dijon. La raison ? Il aurait menacé une professeure en langue des signes. En raison du flou entourant cette altercation, fin janvier, la justice a décidé d’annuler cette sanction, l’avocat des parents ayant invoqué une mauvaise maitrise de cette langue par l’enfant.

Après plusieurs mois de retournements de situations plus invraisemblables les uns que les autres, le tribunal administratif de Dijon a tranché. Le garçon de 11 ans sourd qui avait menacé de mort sa professeure en langue des signes doit être réintégré dans sa classe au plus vite, rapportait le journal local Le Bien Public le 31 janvier.

Le 18 octobre, à la fin d’un cours, au collège Gaston-Bachelard à Dijon, un garçon de 11 ans aurait menacé de mort son enseignante en langue des signes. Celle-ci assure que l’élève aurait signé : « Toi, je vais t’égorger ». D’après l’assistante du collégien, présente au moment des faits, le mot « poignarder » aurait éventuellement été formé. Selon elle, impossible d’en être certain, l’enfant ayant un très faible niveau en langue des signes. Le mot aurait par ailleurs pu être proféré par l’enfant contre lui-même.

Une maîtrise très médiocre de la langue des signes 

Malgré le flou qui entoure cette altercation, le conseil de discipline du collège décide d’exclure l’enfant définitivement. La famille saisit alors la commission d’appel académique. Ce dernier écoute divers témoignages sur l’affaire puis propose au recteur de revenir sur sa décision et d’assortir l’exclusion d’un sursis. Le 3 janvier, ce dernier s’exécute. Mais, une semaine plus tard, l’homme retourne sa veste et exclut définitivement l’enfant.

Le rectorat envoie alors le jeune garçon dans une classe spécialisée d’un autre collège, mais sans rapport avec son handicap puisqu’elle prend en charge des enfants souffrant de troubles cognitifs. Face à la colère de la famille, la justice a fini par s’en mêler. D’après l’avocat des plaignants, l’enfant maîtrise très mal la langue des signes, l’Éducation nationale ne lui ayant proposé une formation que tard en primaire. Par ailleurs, il assure que l’enseignante ne voulant pas que ce garçon intègre le collège, aurait une dent contre lui. Jeudi 25 janvier, le tribunal a suspendu finalement l’exclusion définitive. Aujourd’hui, le pré-ado devrait être de retour dans sa classe à Gaston-Bachelard. Au-delà de l’apprentissage de la langue des signes, son bon usage devra désormais faire également partie des apprentissages.

Raphaëlle de Tappie